La Banque centrale européenne est sur le point de ralentir le rythme récent des hausses de taux d’intérêt et de présenter des plans pour réduire sa réserve d’obligations de près de 5 000 milliards d’euros (5 300 milliards de dollars), élargissant les efforts pour freiner l’inflation qui est toujours cinq fois supérieure à l’objectif.
Cela porterait le taux de dépôt à 2% – autour du point largement considéré comme ne stimulant ni ne contraignant l’économie en difficulté de la zone euro.
La hausse plus modérée pourrait signaler que le pic des taux est en vue après le resserrement monétaire le plus agressif de l’histoire de la BCE. Les gains de prix ont diminué le mois dernier pour la première fois en 1 an et demi, mais sont restés à deux chiffres.
Alors que l’inflation n’est pas encore vaincue, d’autres banques centrales commencent également à augmenter un peu moins violemment les coûts d’emprunt. La Réserve fédérale a opté mercredi pour une augmentation de 50 points de base après quatre hausses de 75. La Banque d’Angleterre devrait se détendre de la même manière jeudi.
La BCE fera son annonce à 14h15 à Francfort, tout en présentant des projections économiques actualisées jusqu’en 2025. La présidente Christine Lagarde fera face à la presse une demi-heure plus tard.
Les taux
Tempérer le rythme des augmentations a été bien signalé par la BCE, même certains responsables plus bellicistes comme l’Allemand Joachim Nagel et le Néerlandais Klaas Knot ont signalé qu’ils seraient prêts à faire des compromis.
Une étape d’un demi-point jeudi laisserait le taux de dépôt supérieur de 250 points de base à ce qu’il était en juillet. Il faudra du temps à l’économie pour digérer une hausse aussi abrupte et l’économiste en chef Philip Lane a lancé des appels à des mesures plus progressives à partir d’ici pour s’assurer que la BCE n’étouffe pas excessivement la demande.
L’histoire continue
Les commerçants ont écouté, regardant au-delà des appels de dernière minute pour une décision plus importante des membres du Conseil des gouverneurs, dont le Slovaque Peter Kazimir. Les marchés monétaires évaluent une augmentation de 53 points de base – des paris qui ont eux-mêmes influencé les décisions par le passé en faisant que les responsables se méfient des investisseurs surprenants.
Les économistes voient la BCE relever les taux à 2,5% en 2023, en dessous du pic de 2,9% sur lequel parient les marchés. Lagarde est susceptible de souligner que l’action de cette semaine ne sera pas la dernière, avec des données pour déterminer les mouvements futurs.
Aperçu QT
Lagarde annoncera également les “principes clés” de la manière dont la BCE envisage de réduire le stock d’obligations qu’elle a accumulé dans le cadre du programme d’achat d’actifs, promettant une approche “mesurée et prévisible”.
Les détails précis et le calendrier ne viendront que plus tard, potentiellement lors de la réunion de février. Mais les décideurs ont signalé une préférence pour l’annulation progressive de la dette arrivant à échéance en arrêtant les réinvestissements – une stratégie déjà utilisée par la Fed – plutôt que de vendre des obligations purement et simplement, comme la Banque d’Angleterre.
Les avis divergent sur l’opportunité de fixer des plafonds mensuels pour ne pas secouer les marchés. Dernièrement, l’écart entre les rendements italiens et allemands à 10 ans – un indicateur de risque clé – s’est rétréci alors que le Premier ministre Giorgia Meloni poursuit des politiques budgétaires favorables aux investisseurs.
Même si les marchés obligataires éprouvent des difficultés, la BCE poursuivra probablement avec QT car elle a mis en place des filets de sécurité pour faire face à toute retombée. Ils incluent le détournement des réinvestissements d’un portefeuille pandémique distinct vers les points chauds, ainsi qu’un outil d’achat d’obligations nouvellement créé si les fluctuations sont jugées injustifiées.
Prévisions
Les nouvelles perspectives économiques de la BCE contiendront un premier aperçu de la croissance et de l’inflation en 2025. Après que les projections précédentes aient gravement sous-estimé les pressions sur les prix, le tableau jusqu’à présent sera probablement moins pertinent pour la politique que par le passé. Mais que l’inflation soit égale ou inférieure à l’objectif de 2 % colorera toujours le débat.
Certains indicateurs suggèrent que la croissance des prix atteint un sommet, bien que Lagarde ait mis en garde contre une déclaration de victoire trop tôt, en particulier avec une inflation sous-jacente obstinément élevée. Les hypothèses de croissance des salaires de la BCE permettront de mieux comprendre à quel point elle est préoccupée par les effets de second tour.
1 %.
Plusieurs responsables ont déclaré que tout ralentissement serait de courte durée. Alors qu’une récession hivernale est inévitable, ce point de vue est soutenu par le soutien du gouvernement aux entreprises et aux ménages et les stocks élevés de gaz naturel en Allemagne, le cœur industriel et la plus grande économie d’Europe.
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