La Cour suprême du Mexique a décidé mercredi à l’unanimité de décriminaliser l’avortement dans ce pays à majorité catholique, qualifiant d'”inconstitutionnelle” l’interdiction fédérale actuelle de l’avortement. Les militants du droit à l’avortement se sont tournés vers les réseaux sociaux et ont publié des cœurs verts qui représentent ce qu’on appelle la vague verte pour les droits reproductifs en Amérique latine. Photo d’archives par Noelia F. Aceituno/EPA-EFE
La Cour suprême du Mexique a décidé mercredi à l’unanimité de décriminaliser l’avortement dans ce pays à majorité catholique romaine, qualifiant d'”inconstitutionnelle” l’interdiction fédérale actuelle de l’avortement.
“La première chambre du tribunal a statué que le système juridique qui pénalise l’avortement dans le Code pénal fédéral est inconstitutionnel, car il viole les droits humains des femmes et des personnes capables de procréer”, a déclaré la Cour suprême du Mexique.
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L’avortement n’était légalement accessible que dans 12 des 32 États mexicains avant la décision de mercredi, qui est la dernière d’une série de victoires en faveur des droits reproductifs à travers l’Amérique latine.
La Colombie, l’Argentine, l’Uruguay et la Guyane ont tous décidé de légaliser ou de dépénaliser l’avortement.
Malgré la décision de mercredi, l’accès à l’avortement au Mexique n’est pas immédiat. Les deux chambres du Congrès mexicain devront d’abord adopter une loi d’accompagnement pour éliminer l’avortement du code pénal du pays.
La décision du Mexique fait suite à des décennies d’activisme féministe et intervient après que la Cour suprême du pays a perdu certains juges conservateurs.
Cette décision intervient également plus d’un an après que la Cour suprême des États-Unis a annulé le droit fédéral à l’avortement, garanti par Roe v. Wade, et a renvoyé la question aux États.
Il y a deux ans, la Cour suprême du Mexique a statué contre l’État de Coahuila, qui avait menacé les femmes qui avortaient de trois ans de prison et d’une amende. C’était la première fois que le tribunal déclarait inconstitutionnelle la criminalisation de l’avortement.
Mercredi, les militants du droit à l’avortement se sont rendus sur les réseaux sociaux pour publier des cœurs verts qui représentent la soi-disant vague verte pour les droits reproductifs en Amérique latine.
GIRE, une organisation de défense des droits reproductifs basée à Mexico qui faisait partie d’une campagne de réforme de plusieurs années, a publié une déclaration après la décision.
“Aucune femme ou personne enceinte, ni aucun agent de santé ne sera puni pour avortement”, a écrit le GIRE.
“De la GIRE, nous espérons que les entités du pays, dont la législation entrave encore l’autonomie reproductive, prendront en compte les critères de la plus haute cour de justice afin de garantir le droit de décider aux femmes et aux personnes capables de procréer.”