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Critique d'album : Maluma embrasse son Inner Dirty Boy sur'Papi Juancho'

Le vrai Maluma Baby se lèvera-t-il s’il vous plaît? Ayant éclaté il y a cinq ans avec le premier label dyadique du grand label Pretty Boy, Dirty Boy, la star colombienne a cosplayé à la fois inamorato et lothario, choisissant et choisissant de quel côté sortir sur une piste donnée. Dans la pratique, cependant, il est rarement aussi convaincant que le romantique blessé de “El Préstamo” et “Tengo Un Amor” que le lech polyamour derrière “Cuatro Babys” et “Felices Los 4.”

En tant que tel, il semble quelque peu malhonnête de la part de Maluma de présenter son dernier album complet Papi Juancho comme le travail d’un alter ego, alors que dans le contexte comparativement chaste de l’année dernière, 11 :11 était effectivement une valeur aberrante dans son catalogue. Malgré tout ce qu’il a appris de cette folie éphémère, bien que satisfaisante, avec la pop arène, le retour surprise de Maluma au reggaetón libertin lui convient beaucoup mieux. Conçu au milieu d’une solitude excitante en quarantaine, et avec l’aide de ses anciens producteurs incontournables, The RudeBoyz, les rythmes ondulants de «Booty» et «Cielo A Un Diablo» renouvellent sa perreo bonafides. Hochant son penchant olympien pour les quatuors, «Cuidau» grésille de décadence sybarite, car il promet des plaisirs incalculables à la fois sur terre et dans les airs. De même, «Salida De Escape» se prélasse dans l’illicéité d’une liaison, offrant une rêverie coquine à ceux de son auditoire qui s’ennuient sexuellement par leurs partenaires et conjoints.

Cependant, en revisitant cet aspect plus pruriant de sa discographie – quelque chose qui lui a déjà causé des ennuis à plusieurs reprises – Maluma menace d’annuler une partie de la croissance affichée à 11 :11. Avec son harcèlement Instagram troublant et son auto-illusion sexiste, le single «Hawái», par inadvertance, révèle un côté peu attrayant de Papi Juancho. Il en va de même pour «Madrid», avec son échec partagé de Myke Towers et de son invité pour prendre la foutue allusion à un ancien amant.

Peut-être que les tropes de genre sont au rendez-vous, étant donné les deux dernières décennies de reggaetoneros macho attribuant une mauvaise intention aux figures féminines qu’ils objectivent et désirent. Pourtant, sa régression intentionnelle après avoir fait un saut plutôt réussi vers une accessibilité plus large est décevante, surtout une fois que l’on commence à soupçonner que Maluma pourrait ne pas jouer un personnage après tout.

Critique d'album : Maluma embrasse son Inner Dirty Boy sur'Papi Juancho'