L’inflation et la guerre de la Russie contre l’Ukraine verront la croissance économique mondiale ralentir à 2,9% cette année, contre 3,4% environ l’année dernière, a averti mardi le Fonds monétaire international.
Alors que l’économie mondiale devrait rebondir l’année prochaine, avec une croissance de 3,1 %. selon la mise à jour des perspectives de l’économie mondiale 2023 du fonds.
Le ralentissement de cette année sera plus prononcé pour les économies avancées qui verront leur croissance plus que divisée par deux à 1,2 % contre 2,7 % l’an dernier avant de se stabiliser à 1,4 % l’an prochain.
La croissance dans neuf économies avancées sur 10 devrait ralentir, la croissance de l’économie mondiale cette année venant plutôt de l’Inde et de la Chine, qui compteront pour la moitié de l’expansion de 2,9 % de l’économie mondiale. Les États-Unis et la zone euro réunis n’y contribueront qu’à hauteur d’un dixième.
Les prévisions pour cette année sont en hausse de 0. la demande refoulée dans de nombreuses économies et la baisse de l’inflation.
“Malgré ces vents contraires, les perspectives sont moins sombres que dans nos prévisions d’octobre et pourraient représenter un tournant, avec un creux de croissance et une baisse de l’inflation”, a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, directeur de la recherche du fonds, dans un article de blog.
“La croissance économique s’est avérée étonnamment résistante au troisième trimestre de l’année dernière, avec des marchés du travail solides, une consommation des ménages et des investissements des entreprises robustes.
“L’inflation a également montré une amélioration, les mesures globales diminuant désormais dans la plupart des pays, même si l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix plus volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, n’a pas encore culminé dans de nombreux pays”, a déclaré Gourinchas.
La croissance aux États-Unis est estimée à 1,4 % cette année, tombant à 1 % l’année prochaine, tandis que la croissance dans la zone euro devrait atteindre 0,7 % cette année, mais plus doubler l’année prochaine à 1,6 %.
La Grande-Bretagne est la seule économie avancée où le FMI prévoit une croissance négative cette année, l’économie devant se contracter de 0,6 %, alourdie par les dépenses des ménages qui devraient fléchir sous le poids des prix élevés de l’énergie, de la hausse des coûts hypothécaires et de la hausse des impôts. L’économie britannique devrait retomber dans le noir l’année prochaine, avec une croissance de 0,9 %.
Le FMI a averti que de nombreux pays ont réagi à la crise du coût de la vie en soutenant les particuliers et les entreprises avec des politiques générales et non ciblées qui ont contribué à amortir le choc. Bon nombre de ces mesures se sont avérées coûteuses et de moins en moins durables.
Mais le remède proposé par le FMI se révélera probablement une pilule amère pour de nombreux gouvernements. Il leur a recommandé d’adopter plutôt des mesures ciblées qui préservent l’espace budgétaire, permettent aux prix élevés de l’énergie de réduire la demande d’énergie et s’abstiennent de mesures de relance économique excessives.