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Les gens troquent-ils leurs chats et leurs poissons rouges contre des mantes religieuses ? De nouvelles recherches font la lumière sur le marché des insectes de compagnie et ses implications sur la conservation de la biodiversité

Élever des insectes à la maison comme animal de compagnie peut sembler étrange et un peu ringard, mais des milliers de personnes dans le monde entier ont déjà troqué leurs hamsters contre des mantes religieuses ou des phasmes.

Ces insectes, vendus dans les foires et les animaleries, ou collectés dans la mother nature puis élevés par des amateurs ou des professionnels, gagnent en popularité et alimentent un marché largement méconnu. Tous ne sont pas de petits monstres rampants. Certains sont élégants, avec une coloration semblable à une fleur (la mante orchidée, Hymenopus coronatus), et certains ressemblent à des Pokémons amusants (la mante fleur bijou, Creobroter wahlbergii). Beaucoup peuvent être manipulés et câlinés en toute sécurité alors qu’ils vous regardent avec de grands yeux de chat mignons (le Large Defend Mantis Rhombodera basalis).

Lors du choix d’un insecte de compagnie, les « clients » prennent en compte des éléments tels que la forme, la taille, les couleurs et les comportements. Ils peuvent également tenir compte de la rareté d’une certaine espèce ou de sa facilité d’entretien. En examinant ces préférences, Roberto Battiston du Museo di Archeologia e Scienze Naturali G. Zannato (Italie). Comprendre comment ce marché, encore majoritairement non réglementé, évolue, peut être critical pour la conservation des espèces rares et promouvoir la prise de conscience de leur habitat et de leur put dans l’écosystème.

Une enquête auprès de près de 200 amateurs, passionnés et vendeurs professionnels de la communauté mantis de 28 pays différents a montré que les cibles de ce marché sont en effet prévisibles. Selon l’étude, l’éleveur ou l’amateur de mantes typiques a entre 19 et 30 ans et achète des mantes principalement par curiosité personnelle ou par intérêt scientifique. Prêts à dépenser plus de 30 $ pour un seul individu, la plupart des gens préféreront les belles espèces aux espèces rares.

La recherche, publiée dans le Journal of Orthoptera Investigate en libre accès, a identifié les acheteurs comme “principalement des passionnés curieux ayant une mauvaise connaissance de la dynamique du marché et des lois qui la sous-tendent, même s’ils semblent généralement se soucier de leur animal de compagnie”.

Mais les données suggèrent également que le commerce n’est peut-être pas toujours légal, motor vehicle “environ une fois sur quatre, le manque de permis ou de transparence de la part du vendeur est perçu par l’acheteur”.

Une bonne collaboration entre la science et cette grande communauté peut jouer un rôle critical dans la conservation des mantes dans la mother nature, soulignent les chercheurs.

Les mantes et, en général, les insectes, sont mal connus en termes de biologie, de distribution et de menaces, avec de nombreuses espèces encore inconnues et attendant d’être découvertes. C’est une grande limite à leur protection et à leur conservation, puisque vous ne pouvez pas protéger ce que vous ne connaissez pas.

“Les amateurs et passionnés d’insectes domestiques produisent et partagent une quantité énorme d’observations sur la biologie et l’écologie de centaines d’espèces, même rares ou encore non décrites, un patrimoine inestimable pour la communauté scientifique”, concluent les chercheurs.

“Renforcer le dialogue entre eux, promouvoir un marché blanc plutôt qu’un marché noir, peut être une aide cruciale pour la conservation de ces insectes, éléments fondamentaux de la biodiversité de notre planète, qui remplacent nos animaux de compagnie traditionnels à la maison.”