Une grâce présidentielle refusée
L’administration Trump a offert une grâce présidentielle à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, si celui-ci révélait la source du piratage des e-mails du Comité national démocrate de 2016. Cette affirmation a été faite par son avocat, Jennifer Robinson, vendredi dernier, lors d’une audience au tribunal d’Old Bailey à Londres. Assange combat actuellement son extradition vers les États-Unis, où il est accusé d’espionnage suite à la publication par WikiLeaks de câbles diplomatiques confidentiels en 2010 et 2011.
Une offre suspecte
L’offre aurait été faite par le membre républicain du Congrès américain Dana Rohrabacher et l’associé de Trump, Charles Johnson, qui avaient rendu visite à Assange à l’ambassade d’Équateur à Londres en 2017. Selon Jennifer Robinson, le couple aurait dit à Assange que Trump était au courant de la proposition et l’avait approuvée. Rohrabacher aurait expliqué qu’il souhaitait mettre un terme aux spéculations en cours sur l’implication russe dans les fuites du Comité national démocrate vers WikiLeaks. Il aurait considéré ces spéculations comme préjudiciables aux relations américano-russes, ravivant la vieille politique de la guerre froide, et qu’il serait dans l’intérêt des États-Unis que cette question soit résolue.
Une offre refusée
En échange de la révélation de la source de la fuite, les deux hommes auraient offert à Assange une forme de pardon, d’assurance ou d’accord qui empêcherait son extradition et bénéficierait politiquement à Trump. Cependant, Assange n’a pas accepté l’offre, car cela ne serait pas cohérent avec la politique éditoriale de WikiLeaks. La rencontre avec Rohrabacher et Johnson a eu lieu alors que le procureur spécial Robert Mueller enquêtait sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016 et sur les liens entre les associés de Trump et les responsables russes. Mueller a conclu que les courriels confidentiels du DNC avaient été volés par des pirates informatiques russes et donnés à WikiLeaks dans le but d’influencer l’élection contre la candidate démocrate Hillary Clinton.
Un démenti
Rohrabacher a nié avoir offert une grâce à Assange lorsque les revendications ont été initialement formulées plus tôt cette année. Selon lui, il n’avait pas du tout parlé avec le président de cette question.