Le gouvernement américain a engagé une action en justice contre Meta, anciennement Facebook, pour contester deux acquisitions emblématiques : Instagram et WhatsApp. Avec des montants de 1 milliard et 19 milliards de dollars respectivement, ces achats sont désormais perçus comme des manœuvres monopolistiques dans un secteur technologique marqué par l’imprévisibilité.

- Le gouvernement américain a engagé une action en justice contre Meta pour ses acquisitions d'Instagram et WhatsApp.
- En 2012, Mark Zuckerberg a acheté Instagram pour 1 milliard de dollars, suscitant des doutes.
- Deux ans plus tard, il a racheté WhatsApp pour 19 milliards de dollars, maintenant au cœur d'un procès antitrust.
- Ces acquisitions sont cruciales pour Meta et influencent l'industrie numérique globale.
Un parcours controversé pour Meta
En 2012, Mark Zuckerberg, le directeur général de Facebook, acquiert Instagram pour la somme spectaculaire d’1 milliard de dollars, suscitant moqueries et interrogations sur la pertinence de cette décision. L’humoriste Jon Stewart critique même cet achat en se demandant si c’était vraiment « un milliard de dollars d’argent ». À l’époque, beaucoup voyaient Instagram comme une simple application destinée à embellir les photos avec des filtres.
Deux ans plus tard, Zuckerberg ouvre à nouveau son portefeuille en mettant 19 milliards de dollars sur la table pour acheter WhatsApp, une application popularisée à l’international mais peu connue aux États-Unis. Ces décisions s’avèrent aujourd’hui être au cœur d’une bataille judiciaire qui pourrait redéfinir le paysage tech mondial.
Un procès antitrust historique
Lundi dernier, le gouvernement a déposé un procès antitrust contre Meta. Il soutient que ces acquisitions étaient les actions d’un monopoliste visant à maintenir sa position dominante sur le marché des réseaux sociaux. Le procès soulève des questions cruciales : que serait devenu Facebook sans ses achats décisifs ? Ni les autorités ni Zuckerberg ne pouvaient prévoir l’impact futur qu’auraient ces applications aujourd’hui incontournables.
« Ce fut une période très différente dans la Silicon Valley », explique Margaret O’Mara, historienne à l’Université de Washington. Elle souligne que le climat était alors détaché et sceptique quant aux ambitions commerciales exhibées par Facebook.
Les premiers pas d’Instagram
À leur époque respective, les applications sociales étaient souvent vues comme des « jouets » sans réelles valeurs commerciales durables. Comme décrit par Kevin Systrom lors d’une audience au ministère californien des Corporations en août 2012 : « On m’a enseigné tout au long de ma vie qu’il y a des avantages et des inconvénients sur tous les marchés publics ». Malgré une introduction boursière désastreuse pour Facebook peu après l’acquisition d’Instagram – dont la valeur chuta quasiment de moitié – cette plateforme est devenue essentielle pour Meta.
La postérité incertaine du secteur technologique
Alors que Meta s’apprête à faire face aux accusations du gouvernement américain concernant ses pratiques anti-concurrentielles, ce procès met également en lumière ce que nous aurions pu perdre sans ces acquisitions significatives. Que se serait-il passé si Twitter avait réussi à obtenir Instagram ? Quels concurrents auraient émergé si WhatsApp avait été racheté par Google ou un autre acteur majeur ?
Jessica Williams évoquait déjà en 2012 lors du Daily Show qu’acquérir Instagram faisait sens : « Avant Instagram… je devrais inventer une machine à remonter le temps ». Une réflexion qui illustre bien toutes les incertitudes entourant l’évolution du marché technologique depuis cette époque charnière.
Ce procès pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire politique et économique non seulement pour Meta mais aussi pour toute l’industrie numérique globale ; il reste encore beaucoup à découvrir sur les conséquences potentielles qui pourraient découler du verdict final.