Le film « Christy », qui sera projeté en salles à partir du 3 novembre, retrace la vie de l’ancienne boxeuse Christy Salters, incarnée par Sydney Sweeney. Malgré une histoire de vie impressionnante, le biopic échoue à capturer l’essence du parcours de sa protagoniste.

Un parcours semé d’embûches
Dans les années 1980, Christy Salters remporte son premier match de boxe local en 1989, une victoire qui attire l’attention des promoteurs et conduit à sa rencontre avec Jim Martin, interprété par Ben Foster. Ce dernier devient son manager et futur mari. L’intrigue se déroule autour des moments marquants de sa vie en 1995, 2003 et 2010.
Cependant, le récit ne parvient pas à équilibrer les succès sportifs de Christy et les abus qu’elle a subis. En tant que pionnière dans le monde du sport féminin, elle devait constamment prouver sa valeur face aux hommes qui la sous-estimaient.
Une relation toxique
La dynamique avec Jim Martin est particulièrement troublante ; il la manipule émotionnellement pour qu’elle l’épouse tout en menaçant de dévoiler sa sexualité. Le personnage représente un homme possessif dont les comportements allant jusqu’à la violence physique trahissent un profond mépris pour ses prétentions au succès.
D’une manière alarmante, Jim explique : « Si tu me quittes, je te tuerai », illustrant ses mécanismes d’intimidation. Ce climat pesant est exacerbé lorsque Jim force Christy à participer à des combats clandestins et développe chez elle une dépendance à la cocaïne.
Les limites narratives du film
Le scénario présente également des moments où les abus sont traités sous couvert d’humour noir ou minimisés dans le contexte tumultueux du sport professionnel. Un choix narratif discutable consiste à traiter certains événements marquants après coup plutôt que dans leur véritable contexte émotionnel.
Ainsi, lors d’une séance d’entraînement entre Jim et Christy, celui-ci lui raconte quoi dire lors d’interviews publiques alors qu’elle pense défier le système qui l’opprime.
Un portrait inachevé
« Christy » se débat donc avec trop d’histoires compliquées; chacune nécessitant plus de temps pour être authentiquement racontée. La représentation sentie et humaine que Sydney Sweeney donne au personnage n’est pas suffisante pour contrebalancer ces incohérences narratives.
Tandis que certaines scènes montrent visuellement l’impact physique des violences subies par Christy, beaucoup restent suggérées hors écran ce qui peut diminuer leur impact sur le spectateur.
Mise en perspective
L’authenticité du parcours de La vraie Salters semble éclipser la projection cinématographique proposée par « Christy ». Bien que ce biopic soulève des points importants sur la lutte féminine dans un univers dominé par les hommes comme celui de la boxe professionnelle, il reste néanmoins un exemple représentatif des défis inhérents aux adaptations brutales mais humaines du passé qui doivent pourtant être abordées avec toute leur complexité pour résonner pleinement auprès du public