Que disent les économistes des derniers chiffres du PIB

Le ralentissement de l’économie canadienne au deuxième trimestre est la preuve que les hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada font effectivement effet dans le système, ont déclaré vendredi des économistes.

Le produit intérieur brut (PIB) du Canada a diminué à un rythme annualisé de 0,2 pour cent au deuxième trimestre de 2023, selon les dernières données de Statistique Canada.

Les données publiées vendredi étaient plus faibles que ce que les économistes avaient prévu et pointaient vers un refroidissement global de l’économie du pays alors que les dépenses et les investissements résidentiels reculaient, tandis que les bénéfices des entreprises continuaient de baisser.

Elle a expliqué que les Canadiens ont probablement accepté le fait que des taux d’intérêt plus élevés les obligent à utiliser leur revenu disponible pour payer leurs factures, et qu’ils deviennent donc plus prudents dans leurs dépenses.

La faiblesse surprise des données provient de l’investissement résidentiel, a souligné Desjardins.

« La plupart d’entre nous s’attendaient à une situation positive de la situation du logement, mais celle-ci était plus faible », a-t-elle déclaré, notant également que les dépenses de consommation ont reculé par rapport aux « gains robustes » observés plus tôt dans l’année.

Le ralentissement du PIB pourrait donner à la banque centrale du Canada une raison de retarder une nouvelle hausse des taux prévue pour la semaine prochaine, le 6 septembre.

« Cela donne à la Banque du Canada une marge de recul », a déclaré Desjardins.

«Je crois qu’ils en ont fini avec leur randonnée», a déclaré Stéfane Marion, économiste en chef à la Banque Nationale du Canada, dans une entrevue télévisée.

Les augmentations rapides des taux d’intérêt de la banque centrale au cours de la dernière année et demie ont suffi à ralentir les dépenses, a-t-il déclaré.

« Ce que nous constatons ce trimestre, c’est que les consommateurs réduisent leur rythme de consommation et augmentent leur taux d’épargne en prévision du fait qu’au cours des prochains trimestres, ils devront se préparer à un choc de paiement », a-t-il ajouté.

Baisse des bÉnÉfices des entreprises

L’un des thèmes évoqués par Marion est la baisse des bénéfices des entreprises, qui, selon lui, entraînera une faiblesse du marché du travail dans les mois à venir et entraînera une baisse encore plus importante du PIB global.

« Sans bénéfices des entreprises, il n’y a pas de création d’emplois, donc quatre baisses consécutives suggèrent un affaiblissement des marchés du travail dans les mois à venir », a-t-il déclaré. « Les bénéfices sont un moteur clé de la création d’emplois, et non l’inverse. »

Des baies de taux ?

Si le ralentissement se poursuit, Marion a déclaré qu’il s’attend à ce que la Banque du Canada fasse marche arrière en 2024.

« Je crois qu’il y aura des réductions de taux, mais c’est une histoire pour l’année prochaine », a-t-il déclaré.