Les États-Unis testent un missile balistique intercontinental Minuteman III

- Les États-Unis testent un missile intercontinental dans le cadre d'une routine planifiée.
- Le programme de remplacement des missiles, Sentinel, connaît des retards importants.
- Les déclarations de Trump sur les essais nucléaires suscitent des confusions et des préoccupations.
- L'incertitude demeure quant à l'évolution future de la politique nucléaire américaine et internationale.
Cette semaine, l’US Air Force réalise un test de routine d’un missile balistique intercontinental (ICBM) Minuteman III. Ce lancement intervient dans un contexte troublé par les déclarations du président Donald Trump sur une possible reprise des essais nucléaires américains.
Un test prévu depuis longtemps
Le Global Strike Command de l’US Air Force a prévu le tir du Minuteman III non armé depuis la base spatiale de Vandenberg en Californie entre 23 h 01 mardi et 5 h 01 mercredi, heure du Pacifique. Ce test fait suite à un précédent essai en mai 2023, où le missile a parcouru plus de 4 200 milles jusqu’à une cible aux Îles Marshall.
Ces tests, déjà programmés plusieurs années à l’avance, ne sont actuellement planifiés que jusqu’en 2030, indique le Government Accountability Office des États-Unis. Cependant, cela pose des défis pour maintenir le stock vieillissant de missiles et développer leur remplaçant appelé ICBM Sentinel.
Des retards pour ICBM Sentinel
Prévu initialement pour remplacer les 450 Minuteman III d’ici la fin de cette décennie avec un budget estimé à 78 milliards de dollars, le programme Sentinel connaît des retards significatifs. Le coût du projet dépasse désormais 140 milliards de dollars, selon le GAO. Des facteurs tels qu’un calendrier irréaliste, des soucis d’ingénierie et une base industrielle réduite sont démontrés comme ayant contribué à ces retards. Les forces aériennes américaines pourraient être amenées à faire fonctionner les Minuteman III jusqu’aux années 2050.
Les déclarations confuses de Trump sur les essais nucléaires
il a dit son intention de « tester des armes nucléaires comme le font d’autres pays ». Sa déclaration a soulevé beaucoup d’interrogations quant au type exact d’essais envisagés.
Lorsqu’il était interrogé sur ces affirmations controversées, Chris Wright, secrétaire à l’Énergie supervisant les essais nucléaires a clarifié que ce dont on parlait concernait principalement « des tests systèmes », ajoutant : « Ce ne sont pas des explosions nucléaires ».
Pourtant, certains experts et responsables ont exprimé leurs préoccupations concernant la clarté des intentions administratives vis-à-vis des essais nucléas qui n’ont pas eu lieu aux États-Unis depuis les années 1990.
John Ratcliffe et Tom Cotton ont soutenu que la Russie et la Chine effectuaient secrètement des tests supercritiques contraires aux normes établies, tandis que Richard Correll s’est montré rassurant quant à la capacité actuelle de l’arsenal nucléaire américain basé sur ses procédures actuelles d’essai incluant simulations et expériences sous-critiques.
L’annonce du gouvernement américain crée ainsi une incertitude considérable tant chez les experts militaires qu’au niveau international face aux implications potentielles pour la sécurité mondiale.