La Diplomatie Kazakhstanaise et l’OSC  : une stratégie d’influence et de coopération

Depuis juillet 2023, le Kazakhstan a embrassé la présidence tournante de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OSC), marquant une étape cruciale dans sa stratégie diplomatique.

L’OSC, une alliance clé en Asie, regroupe différentes puissances du continent telles que la Chine, la Russie, l’Inde et le Pakistan, en plus de quatre nations d’Asie centrale, dont le Kazakhstan. Or, l’utilisation de cette présidence par le Kazakhstan révèle un désir profond de renforcer son influence régionale tout en promouvant des initiatives de coopération et de développement.

La Diplomatie Kazakhstanaise et l’OSC : une stratégie d’influence et de coopération

La transition de la présidence de l’OSC vers le Kazakhstan avait été officialisée lors d’un sommet virtuel dirigé par l’Inde le 4 juillet 2023. Durant cette rencontre, le Président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, avait alors annoncé les priorités de son pays pour la présidence : sécurité et stabilité dans la région, tout en insistant sur la nécessité d’éviter un clivage géopolitique entre l’Est et l’Ouest. Une ligne directrice diplomatique subtile, mais qui aura été tenu pendant de longs mois, alors que la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient provoquaient des secousses dans toute l’Asie.

Cette présidence est une opportunité pour le Kazakhstan d’élargir son influence, non seulement au sein de l’OSC, mais aussi sur la scène internationale. Car Astana, en sa qualité de membre fondateur de l’OSC, entend promouvoir des initiatives qui reflètent ses intérêts nationaux tout en contribuant au développement régional. L’initiative « Promoting Global Unity for Equitable Peace and Harmony » est un exemple de cette approche, visant à renforcer les mesures de confiance et à maintenir la stabilité et la sécurité dans la région. En effet le pays, point d’équilibre entre les mondes russes, occidentaux ou chinois, a tout à gagner à un apaisement des tensions géopolitiques.

En plus de la sécurité, la diplomatie kazakhstanaise semble avoir accordé une importance particulière à l’expansion du commerce et de l’économie dans la région de l’OSC. La présidence kazakhe avait ainsi identifié la connectivité géographique et les opportunités économiques comme des atouts clés de la région. Cependant, le manque de projets économiques majeurs sous l’égide de l’OSC, principalement en raison de l’absence de mécanismes financiers adéquats, est rapidement apparu comme le principal écueil pour une intégration plus fortes des différentes nations. En réponse, le Kazakhstan a proposé le « Centre Financier International » d’Astana comme une plateforme pour stimuler les investissements dans les projets régionaux de l’OSC.

Enfin, le pays a également souligné la nécessité d’une nouvelle stratégie de développement pour l’OSC afin d’étendre la coopération dans des domaines prometteurs comme l’énergie et le numérique : une manière de moderniser l’organisation et à la rendre plus pertinente pour les défis actuels. La proposition du Kazakhstan d’accueillir le Forum énergétique de l’OSC et de coordonner la stratégie énergétique pour le prochain sommet d’Astana s’inscrivent d’ailleurs dans cette stratégie.

C’est donc une dynamique d’intégration par l’économie inédite dans l’Histoire de l’OSC, une organisation mal connue en occident, mais qui regroupe… près de 40 % de la population mondiale  ! Et la présidence du Kazakhstan à la tête de l’organisation, qui va durer jusqu’en juillet 2024, est un jalon significatif dans sa diplomatie. Elle reflète la volonté d’Astana de jouer un rôle de premier plan dans les affaires régionales, en utilisant l’OSC comme un levier pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement économique.