Les prix des maisons au Canada sont tellement élevés que même les propriétaires veulent qu’ils baissent

La plupart des Canadiens sont prêts à voir la valeur de leurs maisons chuter, selon un nouveau sondage, suggérant que certains propriétaires sont prêts à renoncer à une partie de leur propre richesse pour améliorer l’abordabilité des autres.

Lorsqu’on leur demande des solutions au coût élevé du logement, l’option préférée des Canadiens est de construire plus de logements, plus rapidement, y compris des logements subventionnés par le gouvernement. Mais 12 pour cent estiment que la meilleure réponse est de freiner l’immigration.

« Le sondage suggère que les Canadiens croient que l’immobilier est trop cher et qu’une majorité d’entre eux n’auraient pas de problème si les prix de l’immobilier baissaient », a déclaré le chef des sondages Nik Nanos. Étant donné qu’environ les deux tiers des ménages canadiens sont propriétaires de leur maison, les résultats semblent contredire l’idée reçue selon laquelle les propriétaires souhaitent seulement voir les prix augmenter.

Les coûts du logement sont devenus un problème social majeur et un problème politique pour le premier ministre Justin Trudeau, alors que les loyers des appartements grimpent et que les taux hypothécaires élevés rendent l’achat d’une maison hors de portée pour de nombreux jeunes Canadiens. Sean Fraser, le nouveau ministre du Logement, a déclaré qu’il souhaitait améliorer l’abordabilité sans faire baisser les prix, même s’il n’est pas clair comment le gouvernement parviendra à atteindre cet équilibre.

Trudeau, qui doit rencontrer des députés libéraux cette semaine à London, en Ontario, subit une pression croissante pour élaborer une stratégie visant à alléger le coût de la vie.

Le prix de référence des maisons au Canada a plus que doublé au cours de la dernière décennie pour atteindre 755 000 $ et est devenu de plus en plus détaché des revenus. À Toronto et à Vancouver, les versements hypothécaires sur la maison médiane consomment la grande majorité du revenu des ménages, selon les économistes de la Banque Nationale du Canada.

Dans dix grandes villes, les remboursements hypothécaires absorbent environ 59 pour cent des revenus des ménages, a indiqué la banque. Le calcul est basé sur des versements hypothécaires amortis sur 25 ans ; de nombreux Canadiens bénéficient désormais de prêts à plus long terme pour réduire leurs sorties de fonds mensuelles.

Construire davantage de logements était la solution la plus populaire auprès des répondants au sondage Nanos, avec 23 pour cent la choisissant comme moyen n°1 de réduire les coûts de logement. Environ 22 pour cent ont appelé à davantage de logements subventionnés par le gouvernement, et 21 pour cent ont déclaré que la priorité absolue devrait être la baisse des taux hypothécaires.

Moins de Canadiens sont favorables aux politiques visant à décourager les gens d’acheter une résidence secondaire. Et presque personne n’est favorable à la suppression de l’exonération de l’impôt sur les plus-values ​​lors de la vente d’une résidence principale : seuls 1,5 % estiment que ce serait le meilleur moyen d’améliorer l’accessibilité.

Le sondage a été mené auprès de 1 044 Canadiens par téléphone et en ligne entre le 2 et le 4 septembre. Il comporte une marge d’erreur de 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.