Le Goncourt 2025 suscite déjà l’attention et les spéculations parmi les acteurs du monde littéraire français. Après une année 2024 marquée par la victoire de Kamel Daoud avec « Houris », cette édition pourrait bien remettre en question des dynamiques établies, notamment en ce qui concerne la représentation féminine au sein des lauréats.

- Le Goncourt 2025 suscite des spéculations et des controverses dans le milieu littéraire.
- Plusieurs auteurs sont en lice, avec Emmanuel Carrère comme favori potentiel.
- Des tensions existent au sein du jury, notamment autour de conflits d'intérêts et de choix de genre.
- L'annonce du gagnant est attendue en novembre, suscitant beaucoup d'intérêt.
Mars : les premiers noms
Depuis mars 2025, alors que le prix se profile à l’horizon, plusieurs auteurs sont mentionnés comme candidats potentiels. Par ordre de préséance s’imposent Emmanuel Carrère (P.O.L), Laurent Mauvignier (Minuit), Maria Pourchet (Stock) et Anne Berest (Albin Michel). Emmanuel Carrère, déjà connu pour avoir porté des œuvres majeures telles que « L’Adversaire » (2000), reste central dans cette compétition. Le jury aura deux questions cruciales à examiner : « Carrère peut-il ne pas remporter le prix ? » et « Comment gérer le cas d’Anne Berest ? »
L’Académie Goncourt est composée de 10 membres aux personnalités diverses : Didier Decoin, Françoise Chandernagor, Christine Angot, Philippe Claudel, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Camille Laurens, Paule Constant et Éric-Emmanuel Schmitt. Leur président actuel depuis mai 2024 est Philippe Claudel.
Polémiques
Les tensions ne manquent pas au sein du jury. Le cas d’Anne Berest a soulevé des interrogations sur des conflits d’intérêts potentiels liés à son ancienne relation avec François Noudelmann dont le roman figurait dans la première liste pour le prix il y a quelques années. Accusée d’avoir éliminé une adversaire pour favoriser son compagnon lors de précédentes éditions grâce à une chronique critique dans Le Monde sur l’œuvre concurrente d’Anne Berest intitulée « La Carte postale », Camille Laurens pourra peser lourd dans les délibérations futures.
Au-delà de ces controverses personnelles se dessinent plusieurs pièges temporels et éditoriaux pour le Goncourt 2025. Notamment celui que représente la recherche d’un équilibre entre genres littéraires ; car si le dernier prix féminin a été attribué à Brigitte Giraud en 2022 avec « Vivre vite », cela soulève un dilemme bien présent chez ses pairs quant à choisir un homme ou une femme comme nouvel élu.
La possibilité qu’un auteur masculin remportant l’une des plus grandes distinctions littéraires puisse être suivi par un autre représentant du même sexe fait déjà couler beaucoup d’encre dans ce milieu avide de changements significatifs.
Tandis que se dévoilent les enjeux attachés aux sélections literaires qui façonnent notre paysage culturel contemporain autour de cet événement annuel majeur qu’est le Prix Goncourt – l’attente grandit à mesure que novembre approche et apporte avec lui la révélation tant attendue du gagnant.