Dans la tourmente de l’escalade militaire à Gaza, les tractations diplomatiques s’intensifient, mettant en lumière les divergences entre Israël et le Qatar. Cette scission, prenant racine dans l’offensive terrestre de l’État hébreux, esquisse un tableau complexe où les tentatives de médiation qataries pourraient être de plus en plus difficiles.
Ce vendredi, les forces israéliennes ont intensifié leur offensive terrestre dans la bande de Gaza, une manœuvre militaire scrutée par tous les observateurs internationaux, et notamment parce que la réaction de Doha ne s’est pas fait attendre, mettant en lumière une forte divergence entre Doha et Tel Aviv.
En effet, il y a quelques jours, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majed al-Ansari, dévoilait l’impact de cette offensive sur ses efforts de médiation en cours visant la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. « Cette escalade rend la situation considérablement plus difficile », confiait-il à CNN. Les négociations, auparavant teintées d’un optimisme mesuré, semblent désormais naviguer en eaux troubles. Le Hamas, prêt à un échange immédiat « libérant tous les prisonniers », se heurte à la détermination d’Israël d’élargir son offensive, jugée pourtant non contradictoire avec la mission de récupération des otages.
Les revers de l’offensive
Mais l’expansion de l’offensive terrestre israélienne, ciblant les infrastructures du Hamas, a eu l’effet d’un séisme sur le processus de médiation. Et les résidents de Gaza, pris entre les feux croisés, sont les témoins muets d’une confrontation qui, au-delà du terrain, se joue aussi sur le terrain diplomatique.
L’importance du Qatar dans la médiation se dessine dans un contexte régional tendu. Les efforts qataris ont déjà porté leurs fruits avec la libération de quatre otages et une reconnaissance tacite semble émaner de Tel-Aviv quant à la capacité unique du Qatar à servir de pont entre Israël et le Hamas. Mais ce rôle d’intermédiaire parait de plus en plus difficile à tenir pour Doha à mesure que s’intensifient les combats militaires… Et réduit les chances de libération des otages.
Ce week-end pourrait donc être décisif dans le cycle des négociation : le Qatar risque de mettre tout son poids diplomatique pour obtenir un cesser-le-feu afin de laisser une chance à une potentielle sortie des otages. Un positionnement politique qui pourrait être soutenu par Washington, Paris ou Berlin. Reste à savoir combien de temps va durer l’opération militaire. Selon plusieurs experts, la mobilisation de 360 000 réservistes, indispensable pour la bonne marche de l’opération à Gaza, paralyse toute l’économie de l’État hébreu. Au delà de deux mois, il peu probable qu’Israel maintienne une telle opération, particulièrement couteuse et difficile.
Un compte à rebours à donc commencé. Mais pour les otages, voilà déjà quatre semaines que le calvaire a commencé.