2 ans après, bilan sur la filière du cannabis au Canada

Alors que le Canada fait partie des premiers États du monde à avoir légalisé le cannabis, en même temps que l’Uruguay par exemple, le bilan reste assez mitigé après deux ans de législation. Entre lourdeurs administratives, absence d’engouement côté consommation, et même, apparition de réseaux parallèles, le Canada cherche à maîtriser sa croissance exponentielle de la filière du cannabis. Retour sur les évolutions et les opportunités futures.

Quelles sont les conséquences de la légalisation du canabis au Canada ?

2 ans après, bilan sur la filière du cannabis au Canada

En octobre 2018, le Canada prend la décision de légaliser le cannabis, suite aux promesses de campagne de Justin Trudeau en 2015. Au Canada, le cannabis thérapeutique, ou médical, était déjà autorisé depuis 2001, ce qui fait que cette législation venait autoriser l’usage et la commercialisation de cannabis récréatif. Dans la foulée, que ce soit pour acheter un grinder personnalisé ou consommer des pots de cannabis, les magasins spécialisés ont cherché à rivaliser d’originalité, en ligne et dans les grandes villes, pour accueillir les consommateurs.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2020, ce sont plus de 650 000 nouveaux consommateurs réguliers de cannabis qui habitent au Canada, ce qui est synonyme d’une hausse de consommation depuis bientôt deux ans. Mais ce chiffre ne s’est pas suivi sur le plan financier et les défis restent nombreux.

Secteur du cannabis : les défis

Au final, sur les deux années de légalisation, peu de commerces ont pu rester ouverts, faute de fréquentation. Le marché noir est toujours aussi présent et représente une marge non négligeable de problèmes sociaux : la plupart des produits à base de cannabis vendus sur ce marché comportent des taux de THC non régulés, allant jusqu’à 80%, contre 20% maximum sur le marché légal. Sur le plan social, quelques défis sont à revoir pour la bonne tenue du secteur du cannabis.

Alors que la tendance était plutôt à l’effondrement du marché, avec des pertes de plusieurs millions de dollars chez quelques grands noms de l’industrie (entre autres, Canopy Growth), la pandémie a permis de relancer le niveau de consommation relativement élevé de cannabis. Faut-il pour autant considérer cela comme un facteur positif ? Pas nécessairement, car la tendance ne va pas perdurer. D’ailleurs, l’année 2020 est aussi à marquer au fer blanc, car selon des spécialistes financiers de chez Deloitte Canada, plus d’une douzaine d’entreprises du marché du cannabis ferait faillite dans les prochains mois, faute de revenus et à cause de dettes. De fait, quel est l’avenir de la filière au Canada ?

Quel avenir pour la filière ?

Alors que le bilan est plutôt mitigé pour l’économie canadienne, de nouvelles opportunités pourraient se débloquer pour la filière au Canada si le cannabis était légalisé partout aux États-Unis, mais aussi en Europe. À eux deux, ils représentent un marché considérable de curieux et nouveaux consommateurs, qui pourraient bien apprécier les produits fabriqués au Canada. Si cela pourrait redynamiser la filière, créer de nouveaux emplois, rien n’est encore sûr. Même les entreprises à succès attendent les décisions réglementaires.

L’avenir de la filière pourrait se porter sur les produits comestibles, qui semblent générer un engouement particulier dans le monde. Mais là encore, malgré les efforts, cela ne permettra pas de sauver toutes les entreprises canadiennes dans le secteur.