Après un été absolument catastrophique en termes de météo et d’environnement, entre incendies géants, records absolus de températures, pénurie d’eau et tempêtes dévastatrices, toutes les voix qui tentaient encore de nous convaincre que le dérèglement climatique n’était qu’une fable ou un simple évènement météorologique normal se sont tues, car le caractère inhabituel de toutes ces manifestations et surtout le lien entre celles-ci et l’activité humaine ne peuvent plus être niés.
Chaque secteur de la société doit faire son bilan environnemental et trouver les meilleures solutions pour continuer de développer son activité tout en diminuant au maximum son impact sur la planète et bien entendu le monde du casino n’échappe pas à cette introspection.
Celui-ci est divisé en deux univers, celui des casinos réels, proposant une expérience immersive, mais aussi un rapport humain et des tournois en face-à-face pour attirer les joueurs, et celui des casinos en ligne, offrant un catalogue de jeu énorme ainsi que la possibilité de jouer depuis chez soi en mode loisir comme en mode tournoi.
Mais il existe aussi de fortes différences d’un point de vue écologique et même s’il apparaît que les casinos en ligne sont à priori moins polluants que les casinos physiques, les établissements virtuels ont encore des progrès à faire dans ce domaine. Faisons le point sur le sujet.
Les casinos traditionnels occupent d’énormes surfaces
L’impact des établissements réels sur leur environnement direct est très important. D’abord parce que ces casinos ont tendance à être majestueux avec une énorme superficie, avec un grand hall d’entrée, des centaines de machines à sous et des dizaines de tables avec suffisamment d’espace autour pour permettre aux joueurs et aux curieux de suivre chaque partie.
Mais les espaces de jeu sont loin d’être les seuls à prendre de la place, car il faut aussi loger tous les joueurs, ainsi que les nourrir et leur offrir places de parking et salles de spectacle pour les divertir, etc.
Bien sûr, le « meilleur » exemple de tous ces excès se trouve dans la ville de Las Vegas, où casinos tous plus fastes les uns que les autres alternent avec hôtels de luxes et cabarets. Mais il faut aussi loger toutes les personnes travaillant dans les casinos et restaurants, créant donc des banlieues-dortoirs tout autour du Strip, pour au final arriver à la naissance d’une gigantesque ville au milieu du désert…
Les casinos traditionnels consomme une énorme quantité d’électricité
Mais ce n’est pas tout : que ce soit à Las Vegas ou ailleurs, les casinos sont historiquement situés dans des endroits peu accessibles pour des raisons réglementaires et donc pour s’y rendre il fait nécessairement prendre l’avion ou la voiture et ainsi relâcher toujours plus de CO2 dans l’atmosphère…
Ajoutez à cela que les casinos sont principalement fréquentés de nuit, et sont donc de très gros consommateurs d’électricité, avec leurs milliers de lampes, néons et ampoules, mais aussi équipés de l’air conditionné et vous constaterez qu’ils sont d’énormes consommateurs d’électricité (en général produit par des centrales relâchant là-aussi du CO2 dans l’atmosphère).
Bref, la facture d’électricité moyenne d’un casino de Las Vegas est de 350 000 dollars par mois, ce qui vous donne une idée des besoins astronomiques de ces bâtiments en énergie…
Les casinos traditionnels commencent à se mettre au vert
L’importance d’avoir une image « verte » est en train de gagner tous les pans de la société et notamment les entreprises accueillant du public. Les casinos aussi veulent redorer leur blason en changeant leur image pour montrer qu’eux-aussi tiennent à la protection de leur environnement.
C’est pourquoi nombre d’établissements ont entrepris de rénover leurs infrastructures en les rendant plus éco-responsables, avec des ampoules basse consommation, un usage modéré de l’air conditionné accompagné d’une meilleure isolation des bâtiments, et meme en végétalisant murs et toitures pour rafraîchir naturellement les lieux.
Surtout, nombreux sont désormais les grands groupes de casino à s’engager sur le terrain associatif, notamment en reversant une partie de leurs gains à des associations protégeant la Nature, dans le but de contrer leur impact négatif par des actions positives pour égaliser leur bilan carbone.
Les casinos virtuels aussi ont un impact écologique
En comparaison, les casinos en ligne semblent faire office de bons élèves car ils ne nécessitent aucune infrastructure particulière, ni aucun déplacement obligatoire des joueurs. Mais il leur reste un problème de taille à régler, et c’est celui des data centers, ces immenses espaces de stockage demandant un afflux constant d’électricité, aussi bien pour le fonctionnement de ces serveurs que pour leur indispensable refroidissement.
On estime que ces édifices seront responsables de 3,2% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, soit une part loin d’être négligeable.
Et également, étant relativement récents et bénéficiant d’une éco-image positive, les casinos en ligne ne font pour l’instant aucun effort pour tenter de diminuer leur empreinte carbone, par exemple en modernisant leurs processeurs ou en faisant des dons à des organisations environnementales, comme peuvent le faire les casinos physiques.
Malgré tout, l’impact écologique des établissements en ligne est moindre que celui des réels, et leur popularité ne devrait cesser d’évoluer lors des prochaines décennies au détriment des casinos en dur, qui n’ont pas été aidés par le Covid qui plus est. Mais ces derniers pourraient aussi finir par prendre leur revanche s’ils parvenaient à créer des casinos construits de manière écologique, tout en continuant à financer associations et ONG, et que les casinos en ligne se contentaient du strict minimum d’un point de vue environnemental.