Cinq ans et demi après la mort tragique de Jocelyn Gilly, 21 ans, broyé par une machine lors d’une intervention au port de La Rochelle, sa famille attend toujours la justice. Dans un contexte de lenteur judiciaire, le procureur a annoncé qu’un réquisitoire définitif sera rendu courant octobre.
- La famille de Jocelyn attend toujours la justice cinq ans et demi après sa mort.
- L'accident s'est produit lors d'une intervention sur une machine, perçue comme une négligence.
- Le processus judiciaire traîne, malgré des mises en examen et des défaillances reconnues.
- Les proches souffrent énormément de cette longue attente et de la perte d’un avenir prometteur pour Jocelyn.
Le décès tragique de Jocelyn Gilly
Le 14 avril 2020, Jocelyn Gilly alors serrurier-chaudronnier en intérim, est intervenu sur une machine du circuit de pesage à la Sica Atlantique. Ses parents, Joëlle et Olivier, racontent que « la machine a été rallumée alors qu’il était à l’intérieur. Il a été broyé ». Ils évoquent une « négligence » ainsi qu’une « faute de sécurité ».
Depuis cet accident mortel, leur quête de justice se heurte à un long silence judiciaire. Cinq ans et demi après cette tragédie, ils espèrent toujours voir le dossier renvoyé devant un tribunal pour obtenir des clarifications sur les circonstances de la mort de leur fils.
Des difficultés face à l’administration
En pleine crise du Covid-19, obtenir des informations s’est révélé compliqué pour les proches. L’avocat de la famille souligne que le père n’a eu cesse d’exiger des réponses : « Le papa de Jocelyn se démenait pour obtenir des réponses ». En parallèle, il mentionne que le dépôt d’une plainte pour homicide involontaire avec constitution de partie civile a pris presque huit mois avant d’être enregistré avec un juge d’instruction désigné.
Trois mises en examen ont suivi ce drame : Sica Atlantique, SH Industrie, ainsi qu’un collègue qui travaillait avec Jocelyn. Selon l’avocat familial : « L’Inspection du travail a démontré des défaillances ». Il insiste sur le fait que normalement le protocole sécurité devrait être infaillible et regrette que ce ne soit pas respecté.
Une attente insupportable
Contacté par Sud Ouest concernant l’évolution du dossier opposant sa famille aux mis en examen, le procureur Arnaud Laraize affirme que « ce dossier est en cours de règlement » et précise qu’un réquisitoire définitif sera finalisé courant octobre. Cependant il ne donne pas plus d’indications quant aux décisions judiciaires envisagées dans cette affaire.
Ces longues attentes entre chaque étape sont vécues comme une vraie souffrance par les proches. Le père Olivier ayant quitté son emploi déclare : « Je ne pouvais plus supporter de voir le bonheur des gens ». Sa fille Cassandra annonce souffrir elle aussi : elle décrit sa dépression liée à cette perte lourde. Quant à Joëlle, elle s’efforce tant bien que mal à maintenir son équilibre entre son travail d’aide-soignante et ses activités sportives.
Un avenir brisé trop tôt
Jocelyn Gilly avait récemment obtenu son diplôme et débutait sa carrière professionnelle lors du drame. Sa mère évoque ses aspirations naissantes : « C’était quelqu’un de très introverti… mais il commençait à s’ouvrir aux autres », vérifiant ainsi qu’il projetait même d’obtenir son permis afin d’emménager avec un ami proche. Cette année aurait dû marquer ses 26 printemps si cet accident n’était pas intervenu brutalement dans sa vie encore prometteuse.
La situation actuelle met en lumière non seulement les enjeux juridiques entourant cet accident mais aussi la difficulté immense pour une famille frappée par la douleur face au système judiciaire lent et souvent opaque.