Les places financières, notamment celle de Paris, ont connu d’importantes baisses (2000 points pour le CAC 40) suite à la crise du coronavirus puis un rattrapage pour finir l’année avec une baisse limitée à 7,14 % pour l’indice de bourse CAC 40. La bourse de Paris a poursuivi la tendance haussière sur les premiers mois de 2021 (+ 13 % sur les 4 premiers mois). Depuis elle est entrée dans une phase de consolidation avec davantage d’incertitudes. Plusieurs facteurs ont été pris en compte :
La résurgence de pressions inflationnistes
Dès février 2021, quelques indicateurs venus surtout des Etats-Unis, ont fait craindre aux marchés une remontée sensible de l’inflation. Les injections massives de liquidités par les banques centrales avec les plans de relance aux USA et en Europe pour préserver et relancer les économies ainsi que les anticipations de reprise forte de l’activité ont amené un triplement des taux longs obligataires aux USA (à 1,55 % pour le 10 ans). Des hausses de prix (énergie, matières premières, produits agricoles) ont amplifié ces craintes. Toutefois après une période en avril-mai où ce risque a pesé sur l’évolution des cours, d’autres réflexions ont vu le jour pour tempérer ces anticipations : les capacités de production encore excédentaires, la concurrence internationale, les taux qui restent globalement bas, devraient atténuer les risques de tension dont la menace n’a toutefois pas disparu.
La bourse de Paris rassurée sur la pandémie
L’intensification de la campagne de vaccination, progressivement élargie à toutes les tranches d’âge de la population et les effets de ralentissement du semi-confinement du mois d’avril permettent d’envisager un ralentissement de la propagation du virus et un retour à la normalité de l’activité économique.
La bourse de Paris a repris sa hausse mais avec un rythme plus modéré et de façon moins homogène
Rassurée sur les risques inflationnistes, la Bourse de Paris est repartie sur une tendance haussière en privilégiant en mai 2021 les valeurs (par exemple AIR LIQUIDE) qui paraissent armées pour mieux résister aux risques inflationnistes par une valeur intrinsèque qu’on ne retrouve pas actuellement dans leur cours. Les valeurs technologiques sont également recherchées pour profiter de la poursuite de la reprise économique : les valeurs suivantes ont été particulièrement en vue ces dernières semaines : STMICROELECTRONICS (+ 4,4 % sur une semaine), DASSAULT SYSTEMES, ALSTOM, STELLANTIS, TECHNIPFMC (+ 15%). Les valeurs « luxe » ont également été recherchées : KERING (+ 11,9 % sur un mois), HERMES (+ 6 %), INTERPARFUMS (+ 6,2%).
Les valeurs bancaires dont surtout la SOCIETE GENERALE (+ 26 % depuis le début de l’année) dont les résultats sont à nouveau mieux orientés et la BNP (cours : + 10% sur un mois), ont bénéficié d’un rattrapage et figurent parmi les meilleures performances 2021
Un risque de plus forte volatilité
Les difficultés sur certains approvisionnement (métaux, bois), les tensions sur le marché du travail avec des problèmes de recrutement de certaines qualifications, les risques de ralentissement de la croissance de l’activité, des niveaux de valorisation qui ont retrouvé les plus hauts atteints fin 2019, pourraient entrainer un marché en dents de scie au cours des prochaines semaines.
Quelle position adopter actuellement dans ce contexte ?
La prudence peut prévaloir, en espérant une correction qui permettrait de se positionner dans des conditions plus favorables. Pour autant, le marché des actions reste le plus prometteur : à leur niveau actuel des taux (0,20 % pour l’OAT 10 ans en France), le marché obligataire n’est toujours pas attractif. D’autant plus qu’il peut être lui-aussi affecté par une hausse des taux décidée par les banques centrales pour contenir l’inflation.