Les taux longs (ou plus explicitement, taux d’intérêt à long terme) sont les taux des obligations d’État. Leur échéance est de 10 ans et ils sont fonction principalement du prix facturé par le prêteur, du risque concernant l’emprunteur et de la réduction de la valeur du capital. Généralement, ce sont des moyennes de taux journaliers. Ils sont déterminants pour l’investissement des entreprises. En Europe, les taux longs sont actuellement bas, mais ils devraient monter dans les prochains mois.
Le lien entre la montée des taux longs et l’investissement
Généralement, les taux directeurs des banques sont scrutés lorsqu’il s’agit de politique monétaire des États. Mais ces taux n’ont pas autant d’incidence sur l’investissement que les taux d’intérêt à long terme. Tous les entrepreneurs avertis en sont conscients. En fait, les taux longs correspondent au coût de financement des États. Ils sont essentiellement pris en compte pour déterminer la charge de la dette dont les contribuables devront s’acquitter. Les taux d’intérêt à long terme sont également considérés pour les emprunts immobiliers des particuliers.
La montée des taux longs en Europe va restreindre les investissements. La raison est que ce sont ces taux qui servent de référence pour déterminer les taux des financements que les banques octroient aux entreprises et les taux des obligations corporate. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a annoncé que la réduction de son programme d’achat d’actifs pour soutenir l’économie aura prochainement lieu. En Europe, la Banque centrale poursuivra, sans doute pour quelque temps encore, son programme d’urgence face à la pandémie ou PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme). Or, les rendements des obligations d’État européennes ont évolué pendant l’été et se sont rapprochés des titres du Trésor américains (Treasuries).
La hausse des taux d’intérêt à long terme est une problématique majeure à laquelle doivent faire face les investisseurs. Si vous en êtes un, veuillez confier la gestion de patrimoine à des experts. Ceux-ci feront une étude patrimoniale, définiront votre profil investisseur et mettront en place une stratégie financière performante. Tout investisseur européen devrait établir un plan pour anticiper au maximum les conséquences de la montée des taux longs.
La riposte contre la montée des taux longs en Europe
La politique monétaire aux États-Unis face à la hausse des taux longs a des effets secondaires sur bon nombre de pays de par le monde. En Europe, la BCE compte lutter contre ces répercussions. Certes, les taux directeurs de la BCE sont actuellement bas et devraient être maintenus pour les années à venir. Mais les investisseurs qui suivent le marché financier européen savent que les taux d’intérêt à long terme ne tarderont pas à s’élever.
En marge du PEPP, la BCE achète actuellement 80 à 90 milliards d’euros d’obligations chaque mois. Il sera nécessaire que l’institution effectue encore plus d’effort pour amortir le choc que provoquerait la montée des taux longs. Dans cette logique, la BCE devrait augmenter temporairement son programme d’achat d’obligations classique nommé APP (Asset Purchase Programme). Ce programme permet de faire 20 milliards d’euros d’achats d’obligations tous les mois. Selon les analystes, la multiplication par deux de ce budget ne permettrait pas l’absorption de la dette d’État dans les pays membres de l’Union européenne.
La fin du programme d’urgence contre la pandémie de la Banque centrale est de nature à rendre frileux beaucoup d’entrepreneurs. La fin de ce soutien financier est prévue pour mars 2022. Déjà, les actions européennes s’effondrent souvent ces derniers temps. Les investisseurs européens doivent réfléchir sérieusement pour trouver, chacun, une stratégie afin de contourner les conséquences d’une future montée des taux longs. Dès la fin du PEPP, ils devront contribuer à éponger la dette d’État dans leurs pays respectifs.