Le film Springsteen : Deliver Me From Nowhereaxé sur l’album controversé Nebraska de Bruce Springsteen, a connu un échec au box-office en rapportant 16,1 millions de dollars, malgré un budget de 55 millions. Bien que les critiques soient divisées, le long métrage présente des performances acclamées et soulève des débats passionnés autour de cet album emblématique.
- Le film sur Nebraska divise entre succès critique et échec commercial.
- Les performances d'acteurs sont saluées, mais le récit reste centré sur des hommes.
- Il offre une vision limitée du contexte musical des années 1980.
- L'album a gagné en légitimité grâce à sa profondeur émotionnelle et sociale.
Un accueil mitigé
Le film Springsteen : Deliver Me From Nowhere n’a pas réussi à convaincre au box-office. Avec 16,1 millions de dollars récoltés lors du week-end d’ouverture contre un budget conséquent de 55 millions, la situation semble précaire pour cette production centrée sur un album enregistré avec un magnétophone à 400 dollars.
Les critiques ont été très partagées. Pour certains fans, le documentaire offre une nouvelle perspective sur Nebraskasorti en 1982 et souvent considéré comme audacieux dans son approche acoustique sans le célèbre E Street Band. Des aspects comiques sont également présents ; par exemple, une scène marquante montre Jimmy Iovine appelant Jon Landau pour exprimer ses doutes face à la sortie du disque folk.
Performances saluées
Des acteurs tels que Jeremy Allen White et Jeremy Strong se distinguent par leurs performances jugées dignes d’un Oscar dans les rôles respectifs de Springsteen et Landau. Cependant, ce récit reste centré sur « les hommes parlant des problèmes de Bruce Springsteen » , laissant peu de place aux voix féminines.
Une tension dramatique imprègne le film lorsque les personnages confrontent les pressions commerciales qui entourent la création artistique. Les soubresauts entre vétérans du show business reflètent bien l’esprit rebelle qui entoure l’œuvre.
La culture rock en toile de fond
Bien que le film propose une réflexion sur la culture rock des années 1980, il ne retransmet qu’un aperçu limité du contexte musical dans lequel Nebraska a émergé. À cette époque, Bruce Springsteen devait rivaliser avec d’autres artistes populaires comme John Cougar Mellencamp et Billy Joel.
Ironiquement, alors que Brian Joel affichait plus grand succès commercial avec son propre album moins conventionnel (The Nylon Curtain), beaucoup s’accordent à dire qu’il combla un vide laissé par Springsteen auprès du public rock.
L’héritage inestimable
Malgré sa controversé initiale – notamment son échec commercial –, l’album affirme aujourd’hui sa légitimité grâce à ses profondeurs émotionnelles et sociales. Il dépeint “l’isolement américain” face aux défis économiques sous Ronald Reagan durant les années 1980; profondeur affirmée par Springsteen lui-même : « Nebraska parlait de cet isolement… » Cette introspection touche encore l’auditoire contemporain.
En dépit des réticences initiales exprimées envers cet opus unique à l’époque, allant jusqu’à être moqué, il est désormais reconnu comme une œuvre majeure ayant influencé plusieurs générations d’artistes ainsi que leurs auditeurs désireux d’entendre ces histoires brutales mais authentiques.
L’héritage durable du projet ouvre la voie vers une nouvelle appréciation pour ceux qui ont été touchés profondément par Nebraska, illustrant comment même un artiste au sommet peut naviguer dans la vulnérabilité créative malgré les pronostics défavorables.
