Une enquête menée par Morning Consult révèle une augmentation significative des demandes de pourboire dans divers secteurs aux États-Unis. Alors que 33% des sondés estiment qu’ils doivent donner davantage, d’autres adoptent des comportements défensifs face à cette pression croissante.

- Une enquête montre une augmentation des demandes de pourboire aux États-Unis.
- 33% des sondés pensent devoir donner plus de pourboire.
- Plus de 25% des clients évitent certains services en raison de la pression sur les pourboires.
- 69% considèrent le pourboire comme nécessaire pour un bon service dans un restaurant.
Une tendance préoccupante
D’après un sondage réalisé entre le 14 et le 16 mars auprès de 2 200 adultes, environ 33% des participants ont déclaré qu’ils se sentaient contraints de verser davantage de pourboire qu’auparavant. Ce phénomène a été qualifié par l’enquête de « fluage de pointe », alors que les entreprises commencent à solliciter des gratifications dans des contextes inattendus.
Lindsey Roeschke, analyste chez Morning Consult, s’est exprimée sur ce changement : « Le plus grand changement est que l’invite à pourboire apparaît dans des endroits auxquels nous ne nous attendions pas ».
Face à cette situation, certains consommateurs choisissent d’éviter les établissements où la pression sur les conseils est plus forte. Plus de 25% des clients interrogés affirment utiliser moins fréquemment ces services. Par ailleurs, 23% se concentrent sur les entreprises qui n’exercent pas cette pression.
Vers un cadre législatif favorable ?
Le débat sur le système actuel s’intensifie alors que le Sénat américain a approuvé récemment une loi permettant une déduction fiscale pouvant aller jusqu’à 25 000 $ par an pour les travailleurs recevant des pourboires en espèces. Une initiative issue du programme du président Donald Trump pourrait inciter encore davantage à favoriser ce type de pratiques au sein du milieu professionnel.
Selon un expert fiscal interviewé par CNBC, si cette loi était adoptée, elle pourrait inciter aussi bien employeurs que travailleurs à appuyer ces sollicitations.
Malgré cette dynamique contraignante, beaucoup d’Américains restent disposés à exprimer leur appréciation envers un bon service. En effet, selon l’enquête, 69% considèrent le pourboire comme nécessaire lors d’un repas dans un restaurant local et 64% jugent cela normal lors d’une livraison alimentaire.
Russell Weiner, PDG de Domino’s Pizza, a rapporté une augmentation notable des pourboires grâce aux nouveaux emplacements offrant un service rapide : « Vous obtenez des livraisons chaudes et prévisibles », renforçant ainsi la fidélité client et leur propension à donner plus.
Des opinions divergentes sur la rémunération
L’enquête dévoile également une opinion partagée parmi les consommateurs concernant la dépendance financière au pourboire. Près de 44% pensent que les employés ne devraient pas compter dessus comme source principale de revenus. Concernant l’ajout éventuel d’un prélèvement fixe sur certaines factures visant à sécuriser leurs salaires, une majorité (53%) préfère maintenir le libre choix du montant du pourboire en fonction du service reçu plutôt que d’adopter ce type d’obligation.
L’étude met finalement en lumière la tension persistante entourant le concept même du basculement dans notre société actuelle : « Cela reflète simplement cette tension globale autour du basculement », indique Roeschke.
La question demeure : comment trouver un équilibre entre attentes justifiées et pression ressentie ?